lundi 10 novembre 2008

Andrea del Castagno dilaté



Si la vraisemblance était le problème, les deux disciples assis aux extrémités latérales de la longue table sacrée devraient se sentir bien seuls, tout au bout d'une interminable banquette vide. Mais ce n'est pas le cas, même si, derrière les épaules et entre la tête et l'aile de la chimère (?) le tissu tendu, lui aussi raccourci, laisse supposer des points d'attaches que l'on pourrait tenter de compter. On peut dénombrer 17 arceaux du motif décoratif situé au-dessus des panneaux hypothétiquement carrés. Le compte n'est pas bon. la restitution hypothétique de la vraie profondeur rendue au géométral apparaît plus profond que le sol. Et curieusement, le sol invraisemblablement compressé ne laisse pas percevoir qu'un grand espace nous sépare des acteurs, et pourtant selon la rigueur construite cette distance est bien là. Beau paradoxe. Andrea del Castagno ne m'est pas assez familier pour que je puisse présumer de ses motivations : morceau de bravoure ? Concours de raccourci ? Peu importe et dans tous les cas merci. Je me souviens de la jubilation intense à la découverte de cette fresque étonnante le lundi 21 octobre 2002.

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